Nicolas Atlé & Michel Prégardien

Les concepteurs comme «interprètes»,

réflexivité expérientielle et perception écologique dans l’apprentissage architectural.

ABSTRACT

La crise écologique et la crise du Covid sont liées au fait qu’il est difficile de bien faire dans le souhait et qu’il et d’avoir des contre-indications inhérentes à la réalité. Cette réflexivité liée au réel engage une modification du processus de conception du projet qui passe de l’utilisation des savoirs constitués à l’expérimentation des savoirs en train de s’établir en permanence face aux réalités, un apprentissage permanent à développer avec les étudiants. À l’instar du jazz1, entre standard et improvisation, envisage la conception par un prince de « contraintes / ressources » avec une pratique d’« interprètes » entre savoir constitué et savoir expérimental.

A travers le prince, la pédagogie des faire et ateliers de projets deviennent complémentaires, permettant le développement d’une réflexivité expérientielle. Nous présenterons deux pratiques pédagogiques que nous menons au sein de l’UMons : Le projet L’occaux 21, platform d’expérimentation et lieu de collaboration between universitaires, professionnels et citoyens, où nous avons réalisé ensemble des structures temporaires de matériaux de réemploi ou de faible transformation. Il s’agissait de comprendre l’intérêt de tirer part des matières, de leurs affordances, comme base de la conception.

La pratique d’atelier de projet de 1ère bachelier où les étudiants sont appelés à ‘’résoudre’’ une complexité architecturale dans un cadre très contraignant (arbitraire comme des règles de jeux), les obligeant à mettre en place un processus de projet partant de ces dites contraintes. En détournant les « contraintes », matérielles et conceptuelles, en « ressources » pour le projet, les étudiants sont amenés à comprendre que les constituants du projet (matière, technique…), de sa fabrication (ouvrier, usager…), de son existence même (le temps et la patine quis’installe…), modifient constamment le projet, avant et après son exécution, et deviennent ressources plutôt que contraintes dès lors que les concepteurs ouvre le processus de conception aux possibles, intègre la vie avec son mouvement permanent de construction/déconstruction.

BIOGRAPHIES

NICOLAS ATLÉ

Est assistant d’atelier de projet et de travaux d’urbanisme et doctorant au sein du service Génie Architectural et Urbain de la Faculté Polytechnique à l’Université de Mons. Architecte diplômé de La Cambre en 2008 à Bruxelles, il est habilité à la maîtrise d’œuvre en 2011 à L’ENSA Montpellier. Il a exercé en freelance entre 2009 et 2017 à Paris et a réalisé installations, mobiliers et scénographies urbaines en tant que membre du collectif XXI depuis 2005, en France et en Belgique. Sa recherche sur les questions d’adaptation et de flexibilité s’articule autour des thématiques suivantes : plasticité et circularité (réemploi, réversibilité, durée de vie, etc.), design écosocial, écophilosophie et affordances. Il expérimente la pédagogie par le faire, en lien avec ces thèmes de recherche, dans le cadre de workshops UMONS et interuniversitaires depuis 2017. Il était notamment en charge du projet L’OCCAUx 21, en partenariat avec la ville de La Louvière dans le cadre du programme « Imaginez votre ville » (Belgique, 2018-2020).

MICHEL PRÉGARDIEN

Est chargé de cours au sein du service Génie Architectural et Urbain de la Faculté Polytechnique à l’Université de Mons dans le domaine de l’Histoire, de la théorie et de la composition. Il est également chargé de cours au sein de la faculté des Sciences appliquées de l’ULiège dans le domaine de la rénovation et du patrimoine. Diplômé Ingénieur civil architecte en 2002 à l’Université de Liège, Michel Prégardien effectue son stage au sein du bureau d’architecture et d’ingénierie Maximilien Cornet, de 2002 à 2006. De 2006 à 2014, il est assistant architecte à l’ULiège et deviens Docteur en Art de bâtir et urbanisme en 2013, avec une thèse intitulée « Formes & forces. Lecture conceptuelle d’architectures au travers de champs disciplinaires connexes». En 2006 il fonde le Bureau d’architecture Prégardien et en 2014 il devient également project manager à temps partiel de l’Administration des Ressources Immobilières de l’ULiège. Depuis, il a remporté le Prix d’architecture et d’urbanisme de la ville de Liège : En 2017, pour la maison Jonquilles (bureau Prégardien), et en 2019 pour la rénovation EEEF du campus universitaire du Sart Tilman (ULiège-ARI).